reconstruction ceramique kintsugi luxembourg

Il fut un temps où tout s’est fissuré en moi. Une rupture intérieure, un effondrement silencieux. J’ai connu ces instants où l’on ne sait plus par où passer pour respirer, pour exister autrement. Et c’est là, dans ce creux, que j’ai rencontré l’art comme une forme de soin. Non pas pour créer quelque chose de beau, mais pour me recréer.

C’est ainsi qu’est née la méthode Art & Reconstruction ArThuy : d’un besoin vital, d’une traversée intime, et d’un apprentissage lent, inspiré par le kintsugi – cet art japonais qui répare les céramiques brisées avec de l’or – et par la philosophie wabi-sabi, qui célèbre l’imperfection, l’impermanence et la beauté des choses simples.

at reconstruction arthuy luxembourg


Créer à partir de la brisure

J’ai compris qu’il ne s’agissait pas de cacher les failles, mais de les révéler autrement. De leur donner un espace. Une matière. Une forme. Et de cette forme, faire une œuvre de transformation.

La méthode ArThuy est née de là : de l’intuition que ce que nous traversons peut devenir un langage, une création. Ce n’est pas une méthode artistique au sens académique, mais un chemin de retour à soi, une traversée intérieure par l’acte de créer.
Pourquoi cela transforme vraiment

Avec le temps, les lectures, les formations en art-thérapie, en neuropsychologie et en pratiques somatiques, j’ai compris pourquoi cela agissait si profondément.

Créer apaise.
Créer permet d’exprimer ce que je ne peux pas dire.
Créer me redonne un pouvoir d’action là où je me sentais impuissante.
Créer me permet de ritualiser un changement, de reconnaître que j’ai traversé quelque chose.

Le processus agit dans le corps, dans le système nerveux, dans l’imaginaire. Et peu à peu, quelque chose s’intègre, se réorganise, se réinvente.
Ma méthode : un chemin en quatre temps

Ce que je propose aujourd’hui, je l’ai d’abord expérimenté pour moi-même. Puis je l’ai transmis. Et à chaque fois, je constate la force de cette structure douce, en quatre temps, que je tiens comme une traversée.

  1. Dépose
    Je commence par déposer ce qui est là. Sans chercher à comprendre. Juste laisser sortir : colère, tristesse, fatigue, flou. Avec mes mains, par des collages, des taches, des mots éclatés, des formes spontanées.
    C’est un moment de libération. De désencombrement. Je crée un espace qui m’accueille telle que je suis.
  2. Découverte
    Puis je regarde. Je laisse les formes me parler. Parfois elles me surprennent. Parfois elles me touchent ou m’étonnent. Je n’analyse pas. J’écoute ce qui cherche à émerger.
    C’est une phase de lien intuitif, où le sens vient doucement, à son rythme.
  3. Reconstruction
    Je reprends ce que j’ai déposé. Je choisis, je transforme, je compose. Je crée une œuvre, un récit, une image qui me ressemble. Pas pour faire joli, mais pour mettre en forme une nouvelle cohérence.
    Je redeviens actrice de mon propre récit.
  4. Célébration / Transmission
    Et enfin, je pose un geste. J’écris une lettre, je fais un rituel, je montre mon œuvre ou je la garde précieusement. Ce moment me permet de reconnaître le chemin accompli.
    C’est une manière de clore un cycle, de dire : « J’ai traversé. Je suis encore là. »
    Pour qui je propose cette méthode

Je propose ce processus à toutes celles et ceux qui se trouvent à un moment charnière de leur vie. Cela peut être après un choc, une perte, une maladie, une séparation, un burn-out. Mais aussi dans une transition plus subtile : reconversion, vieillissement, maternité, adolescence.

Cette méthode s’adresse à ceux qui ont besoin d’un espace pour se retrouver, sans avoir à tout expliquer. À ceux qui veulent créer pour se réparer. À ceux qui savent que quelque chose en eux appelle un autre langage.

Je l’ouvre aussi aux groupes – dans des écoles, des structures sociales, des cercles de soin ou de création – car je crois profondément en la puissance du lien et du partage.
Ce que cela m’a permis, et ce que cela peut offrir

J’ai appris à exprimer sans me justifier

À transformer ma douleur en quelque chose de partageable

À remettre de l’ordre dans le chaos intérieur

À retrouver une forme de souveraineté sur ma vie

Et à laisser une trace de ce que j’ai traversé

Brisez-vous pour renaître

C’est une invitation que je lance, en toute humilité :
Ne craignez pas les fissures. Elles sont parfois le commencement d’un autre chemin.

Comme dans le kintsugi, je crois que ce qui est cassé n’est pas à jeter. Il peut être recousu, réinventé, sublimé.
Et dans cette reconstruction, ce n’est pas l’oubli de la douleur qui guérit, mais la manière dont on la transforme en œuvre vivante.

C’est en acceptant d’être brisé, que l’on peut parfois renaître autrement.
Plus vrai. Plus profond. Plus relié.